Notre tradition distingue habituellement entre deux sortes de miracles, le miracle « caché » et le miracle « apparent ». La sortie d’Egypte a consisté en une série de miracles apparents, tandis que la fête de Pourim commémore un miracle caché.
La fête de ‘Hanouka, quant à elle, détient un caractère paradoxal, illustré par la haftara empruntée au prophète Zacharie (2, 14 et suivants). Le miracle de la fiole d’huile, qui a suffi pour alimenter la menora du Temple pendant huit jours, appartient à la catégorie des miracles apparents, tandis que les victoires militaires remportées par les Hasmonéens correspondent à des miracles cachés.
Nous apprenons de plus dans cette haftara qu’il existe une autre sorte de miracle, plus subtile celle-là, caractérisée par la rédemption et le pardon.
Nous y assistons en effet comme à un procès, celui de Josué le kohen gadol, avec comme accusateur Satan, et comme défenseur Hachem Lui-même.
Josué est présenté par Hachem comme « un tison sauvé des flammes », et il était pourtant « vêtu de vêtements sales » (3, 3), ce qui signifie selon le Targoum Yonathan, qu’il lui était reproché de n’avoir pas réprimandé ses fils pour avoir épousé des femmes étrangères.
Les versets suivants n’en constituent pas moins une indication que Hachem a pardonné sa conduite : « Ôtez de dessus lui les vêtements sales, ordonna l’ange », après quoi le prophète demanda qu’on lui mît une tiare pure sur la tête, en d’autres termes qu’on lui pardonnât (Rachi).
Peut-être trouve-t-on ici la raison pour laquelle c’est ce texte prophétique qui a été choisi comme haftara de Chabbath ‘Hanouka, bien qu’il rapporte des événements qui ont eu lieu plusieurs siècles avant l’époque des Hasmonéens. Il nous apprend qu’il n’est pas de domaine où Hachem ne puisse nous sauver miraculeusement. Le message de ‘Hanouka est qu’il n’y a jamais place pour le désespoir, et que Hachem peut à tout instant nous gratifier d’un miracle et de Son pardon.