La haftara de la parachath Wayiqra (Isaïe 43, 21 – 44, 23) constitue une sorte de réplique en contrepoint à la paracha à laquelle elle est associée.
Tandis que la paracha s’attarde jusqu’à son dernier verset sur le culte des sacrifices : holocaustes, rémunératoires, expiatoires, oblations, libations, encens, etc., la haftara annonce quelles seront les conséquences de leur dévoiement : « Ce n’est pas à Moi que tu as apporté l’agneau de tes holocaustes, ni Moi que tu as honoré de tes sacrifices ; Je ne t’ai point importuné pour des oblations, ni excédé pour de l’encens » (43, 23).
Ce que Hachem met ici en cause par la voix de Son prophète, c’est le comportement du roi Achaz (Radaq). Celui-ci, pourtant fils d’un monarque vertueux, Jotham, et père d’un souverain en Juda qui ne l’a pas été moins, Ezéchias, a laissé le souvenir d’un des plus impies de la dynastie davidique.
Achaz s’est livré, tout au long des seize ans qu’a duré son règne, aux pratiques idolâtres les plus abominables, faisant passer son fils par le feu et offrant des sacrifices « sur les hauts lieux, et sur les collines, et sous tout arbre vert » (II Rois 16, 1 et suivants).
Il a, de plus, mis en pièces les ustensiles du Temple de Hachem, dont il a fermé les portes, et s’est édifié des autels dans tous les coins de Jérusalem (II Chroniques 28, 24 et suivants).
Le prophète Isaïe, son contemporain, « bouleversé par ses péchés, et excédé par ses iniquités » (43, 24), ne pouvait pas ne pas réagir.
Et pourtant, promet-il, Hachem effacera les péchés d’Israël et ne se souviendra pas de ses transgressions (43, 25). Et il annonce, dans un verset qui ponctue nos prières de Yom kippour, que « [Hachem] a effacé comme un nuage épais ses transgressions, et comme une nuée ses péchés… » (44, 22).