« Ne crains point, vermisseau de Jacob, faible reste d'Israël ! Moi je t’aiderai, parole de Hachem, et ton libérateur, le Saint d’Israël » (Isaïe 41, 14).
Si ce verset constitue une promesse de réconfort que nous fait Hachem et s’il nous assure de Son soutien quoi qu’il arrive, son emploi du mot « vermisseau » (תולעת) ne laisse pas d’être étonnant, d’autant que le nom de Jacob est le seul, dans tout le Tanakh, à lui être associé.
Pour le Targoum Yonathan, le « vermisseau de Jacob » correspond tout simplement aux « tribus de la maison de Jacob » (שבטיא דבית יעקב), tandis que cette expression, selon Rachi, est à prendre dans son sens premier : Elle traduit la faiblesse d’Israël, dont la force ne réside que dans sa bouche, c’est-à-dire dans ses prières.
On peut rapprocher cette idée d’un texte midrachique (Midrach Tan‘houma Bechala‘h 9) : « Pourquoi Israël est-il comparé à un vermisseau ? Parce que, de même qu’un vermisseau ne s’en prend aux cèdres que par sa bouche et que malgré sa vulnérabilité il réussit à attaquer plus dur que lui, de même Israël ne résiste-t-il aux peuples idolâtres, que l’on compare aux cèdres (Voir notamment Psaumes 29, 5 : « La voix de Hachem brise les cèdres : Hachem brise les cèdres du Liban »), que par les prières sorties de sa bouche. »