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J'ai l'impression que chez certains Rabbanim, et peut-être aussi chez des Rabbanim 'Hachouvim connus et reconnus dans le monde entier, lorsqu'un jeune garçon ne souhaite pas devenir Avrekh (et qu'il préfère avoir un métier pour s'occuper de sa famille, etc.), même si c'est un garçon sérieux et qui compte véritablement devenir un Talmid 'Hakham, alors il est mal vu.
Comme si quelqu'un qui n'est pas Avrekh, ou ne souhaite pas devenir Avrekh, est à considérer comme un traître.
Je reconnais qu'il y a des Rabbanim qui fournissent parfois beaucoup d'efforts pour qu'un jeune homme puisse étudier à la Yéchiva pendant un an, et des fois même plus qu'un an.
Et des fois, il doivent également « livrer bataille » contre les parents de ce garçon.
Mais si quelqu'un ne souhaite pas devenir Avrekh, parce qu'il ressens que ce n'est pas ce qui lui conviendra le plus, alors pourquoi ses Rabbanim s'entêtent (si j'ose dire) à ce que cette personne continue d'étudier à la Yéchiva, voire même devienne Avrekh ?
De plus, Baroukh Hachem, nous avons eu beaucoup de Gdolei Hadorot dans notre Histoire, mais rien n'a empêché le fait que certains d'entre eux soient arrivés à ce stade-là tout en exerçant un métier.
Peut-être me diriez-vous que c'est un sujet qui se traite au cas par cas, mais je précise que c'est une généralité appliquée chez certains Rabbanim, voire même chez des Rabbanim 'Hachouvim connus et reconnus dans le monde entier.
En tout cas, c'est comme ça que je ressens les choses.
Bien entendu, je ne parle pas ici d'un cas où ce garçon possède des aptitudes particulière qui lui permettrait d'atteindre des sommets dans la Yédi'at Hatorah, voire d'être un Gadol Hador ; c'est encore un autre sujet.
Je ne peux pas parler au nom d’un autre, encore moins au nom de « certains rabbanim ‘hashouvim ».
Si vous avez identifié un rabbin dont l’attitude correspondrait au profil que vous en faites, c’est plutôt à lui qu’il faut vous adresser pour recueillir avec précision et justesse son idée.
Pour ma part, je ne considère pas un juif qui n’a pas d’aptitudes au limoud comme un traitre s’il va travailler.
Nous ne pouvons pas tous devenir rabbins et ce n’est pas ce que D.ieu attend de nous.
Cependant, Il attend de nous que nous soyons tous de bons juifs et c’est certainement là que doit se loger l’origine des attitudes qui vous dérangent/chiffonnent.
Car même si vous pointez avec justesse que de nombreux Tsadikim ont exercé un métier, il faut aussi tenir compte du fait qu’ils n’ont pas eu besoin pour cela d’abandonner leur entrain pour les Mitsvot
(ni de mettre leur Yirat Shamayim au vestiaire), qu’ils ne sont pas passés par l’université durant des années pour apprendre une profession qui les ferait slalomer entre les Aveirot ultérieurement.
Ce que je veux dire c’est qu’il faut tenir compte de l’évolution de la société.
Lorsqu’un Tsadik travaillait dans le passé, et jusqu’à assez récemment s’il s’agissait d’un métier simple et surtout « clean », le seul « enjeu » religieux était qu’il passerait un peu moins de temps sur sa Gmara.
Ce « Bitoul » étant justifié pour gagner sa Parnassa, on dira volontiers פעמים שביטולה של תורה זהו יסודה
(Mena’hot 99a-b), c’est une Mitsva de gagner sa pitance.
Or, de nos jours, le plus souvent, les enjeux religieux ne se limitent pas au strict Bitoul nécessaire. Il est souvent aussi question d’un « refroidissement » spirituel. C’est probablement contre ceci que s’insurgent vos « rabbanim ‘hashouvim ».
Mais celui qui constate qu’il ne progresse pas dans le limoud en étant au kollel et ressent qu’il n’arrive pas à consacrer tout son temps à l’étude, si en allant travailler il se maintient à un niveau de Dveikout (supérieur ou) égal à celui qu’il avait en étant Avrekh, personne ne devrait le lui reprocher.
Par contre, ça n’est pas la même chose pour celui qui, en allant travailler n’étudiera plus sa Gmara que « comme un Baal habayit détaché » et non « comme un Avrekh investi », qui devra aussi faire quelques accommodements poussés avec la pratique de la Halakha, et dont la Dveikout et la Yirat Shamayim prendront un coup après à peine 6 mois au travail.
En d’autres termes, celui qui reste un Eved Hashem tout en travaillant, c’est parfait.
Seul celui qui va être amené à orienter ses choix et objectifs en les axant plus vers le matériel est « critiqué ».