Citation:
Je n'ai pas l'habitude de dire ça mais pour le coup je suis certain d'avoir lu ça quelque part, cela ne devait certainement pas être dans le Talmud bavli
Je ne vois pas, je ne sais pas.
Je sais que pas mal d'auteurs qui font preuve d'imagination se sont permis de broder un peu à une sauce personnelle sur l'histoire de
Hillel et d'autres
tanaïm, mais je ne vois pas qui aurait écrit cette idée précise.
Toutefois, étant donné que ça a l'air de contredire ce qu'en dit le
Talmud, il n'y a peut-être pas un grand intérêt à retrouver ce texte s'il ne représente qu'un avis personnel d'un auteur tardif.
De mémoire, le
G.R. Zadoc Kahn dans sa
Vie de Hillel l'Ancien (1867) ne propose pas cette explication novatrice et même
Mireille Hadas-Lebel dans son livre
Hillel, un sage au temps de Jésus (p.149) cite
Erouvin 13b dont nous parlions.
(Cependant, cela ne l'empêche pas
(p.148) de mentionner la vision confiante et joyeuse de
Beth Hillel comme raison d'adoption de son opinion par le peuple.)
Ce livre de
Mme Hadas-Lebel a été édité en 1999, elle y traite (dans le
quatrième chapitre) de la comparaison que font certains entre
Hillel et -leavdil élef alfei avdalot-
Jésus, cette idée saugrenue est née il y a un peu plus d'un siècle comme elle l'indique
(p.85), mais je trouve que c'est surtout vers la fin du XXème siècle que cela devient un phénomène fréquent, pour enfin devenir presqu'une mode dans les années 90.
Il y a des tas de bouquins qui en parlent, déjà
David Flüsser en 1970 dans son
Jésus (p.69-81) en parlait.
Et dans les années 90 (en 1996) il y a
Wylen dans
The jews in the time of Jesus , voir à partir de la
page 148, mais surtout
p.160.
La même année,
Jean-Paul Gabus dans
La nouveauté de JC (p.45 et p.67).
L'année suivante (1997) nous avons
Johns et
Charlesworth avec un livre clairement intitulé
Hillel and Jesus.
Et encore beaucoup d'autres dans le même genre, comme celui de
Mme Hadas-Lebel en 1999.
Je disais plus haut que je ne trouve pas grand intérêt aux éventuelles inventions (et parfois élucubrations) de certains auteurs qui avancent à l'occasion des idées étranges en profitant de l'ignorance du public.
En effet, si aucune source d'époque (ou presque d'époque) n'atteste une donnée historique précise, comment décider de nos jours de ce point ?
Une source écrite relativement proche (dans le temps et dans l'esprit) de
Beth Hillel (le Talmud) nous dit que les décisions de cette école ont été retenues pour son approche humble et agréable, dès lors comment - et pourquoi ? - aller chercher une raison différente ?
Je ne dis pas qu'il ne pourrait pas y avoir d'autres raisons que celle citée par le
Talmud, mais pour s'y intéresser, il faudrait qu'elles puissent le concurrencer en proximité avec l'époque et la mentalité de ces gens qui ont fixé la loi comme
Beth Hillel.
Si nous trouvions une source dans
Flavius Josèphe par exemple, elle aurait son importance, mais si c'est une idée fraîchement produite par un auteur du XXème siècle parce qu'il ignorait la
page 13b du traité
Erouvin, ça n'a plus d'intérêt; je veux bien être ouvert, mais pas ridicule.