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Soukoth et la notion de sim‘ha

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Jacques Kohn ZAL
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Il est écrit à trois reprises dans la Tora qu’il faut être joyeux pendant Soukoth (« Vous vous réjouirez devant Hachem, votre Dieu pendant sept jours » [Wayiqra 23, 40] ; « Tu te réjouiras pendant ta fête » [Devarim 16, 14] ; « tu seras seulement joyeux » [Ibid. verset 16]). En revanche, l’obligation de se réjouir n’est mentionnée qu’une seule fois à l’occasion de la fête de Chavou‘oth (« Tu te réjouiras devant Hachem, ton Dieu » [Devarim 16, 11]), et pas du tout à propos de celle de Pessa‘h.

Cette obligation de célébrer les fêtes dans la joie n’est pas seulement différenciée selon qu’il s’agit de la fête de Pessa‘h, de celle de Chavou‘oth ou de celle de Soukoth ; elle contraste en plus avec une mitswa d’ordre général, celle que nous annonce la Tora à propos des malédictions. Celles-ci surviendront, en effet, parce que « nous n’aurons pas servi Hachem avec joie (be-sim‘ha) et avec bonté du cœur » (Devarim 28, 47).

En d’autres termes, l’obligation de servir Hachem avec joie est une obligation d’ordre général, et elle ne se limite pas aux fêtes, pas plus qu’elle ne suit on ne sait quelle hiérarchie entre celles-ci.

Comment concilier l’obligation générale d’observer les mitswoth dans la joie, et l’observance des fêtes dans cette même joie ?

Cette contradiction apparente peut être résolue en faisant appel au commentaire de Rabbeinou Be‘hayé sur Devarim 28, 47 : C’est l’exécution des mitswoth en général à laquelle nous nous devons d’associer la sim‘ha, dans la mesure où c’est la qualité de cette exécution (kawana) qui garantit leur bon accomplissement.

En revanche, la sim‘ha que la Tora associe aux fêtes de pèlerinage est liée à l’agriculture. Pessa‘h a lieu avant les récoltes, raison pour laquelle il n’est pas accompagné spécifiquement de sim‘ha. Chavou‘oth coïncide avec l’époque des moissons, et donc exige de nous une célébration dans la joie. Quant à Soukoth, il marque l’achèvement du cycle des rentrées des espèces que l’on a semées. On peut alors se réjouir sans limites.

Mais la joie qui caractérise Soukoth est-elle vraiment sans limites ?

En même temps qu’elle nous incite à l’allégresse, commente Rabbeinou Be‘hayé (ad Devarim 16, 15), la Tora nous invite, par le mot akh (« tu seras seulement [akh] joyeux »), à modérer l’expression de notre exultation, et à nous conduire avec une joie modérée à travers les péripéties heureuses de notre existence, et ce afin d’échapper aux tentations du penchant au mal.

C’est ce que vient nous apprendre le verset : « Servez Hachem avec crainte, et réjouissez-vous avec tremblement » (Psaumes 3, 11). Comme l’expliquent nos Sages (Berakhoth 30b), c’est là où il y a de la joie qu’il doit y avoir tremblement, qu’il faut autrement dit redoubler de précautions contre le yétsèr ha-ra’.
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