Une première réponse est suggérée par Rachi (ad Berèchith 29, 11) : Lorsque Jacob a quitté Beèr-Chéva’, Elifaz, le fils d’Esaü, l’a poursuivi, sur l’ordre de son père, pour le tuer, et il l’a rattrapé. Mais comme Elifaz avait grandi « dans le giron » d’Isaac (Devarim raba 2, 13), il a renoncé à son projet meurtrier. Il a alors demandé à Jacob : « Comment vais-je faire pour t’épargner tout en obéissant à mon père ? » Jacob lui répondit : « Prends tout ce que je possède car, comme dit le dicton (Nedarim 64b, Beréchith raba 71, 6), “le pauvre est considéré comme mort” ».
Une autre explication, plus métaphorique et plus imagée, nous est proposée par le Midrach Berèchith rabba (68, 2) :
Il est écrit : « Cantique aux degrés. J’élève mes yeux vers les montagnes d’où viendra mon secours. Mon secours vient d’auprès de Hachem, qui a fait les cieux et la terre (Tehilim 121,1 et 2). » Il ne faut pas lire : « vers les montagnes » (èl hé-arim), mais vers « les parents » (èl ha-orim), ni : « d’où viendra mon secours (‘ezri) vient de Hachem, mais « d’où viendra mon aide », c’est-à-dire mon « aide » par excellence (‘ézèr kenegdo), ma femme (Berèchith 2, 20).