Vayechev : Comment comprendre un tel comportement

Comment comprendre, que des hommes qui sont à l'origine des 12 tribus d'Israël, dont le père (Jacob) est un de nos éminent patriarche, qui connaissaient la mitzvah de ne pas tuer, d'honorer son père et sa mère, aient pu un seul instant penser tuer leur propre frère pour finalement le vendre, élaborer un stratagème pour faire croire à leur père que son fils a été dévoré, mettre son père dans un tourment horrible et leur propre frère dans une situation insupportable ?
Ils n'ont eu (à part Ruben), ni remord ni regret et pas un seul des frères, au cours des longues années qui séparent les retrouvailles avec Joseph, n'ait eu la présence d'esprit de tranquiliser leur père en lui avouant ce qu'ils ont fait.
De plus, Joseph est resté longtemps enfermé dans la citerne, ils avaient le temps de réfléchir à leur acte.
C'est vraiment une chose qui m'échappe.
Que répondre à un goy qui un jour, pourrait nous poser une telle question.
Merci pour votre réponse.
Kol Tov.

Veuillez vous reporter aux réponses que j’ai données sous les intitulés suivants :

– Parasha : Divrei Torah - La tunique de laine de Joseph, préfiguration de l’exil ?
– Parasha : Divrei Torah - Les implications et les conséquences de la vente de Joseph
– Parasha : Divrei Torah - Le silence de Yossef
– Parasha : Divrei Torah - Mikets : Punition(s) des freres de Yossef.

J’ajouterai, d’un point de vue profane, que la tentation du fratricide est une donnée constante dans l’histoire de l’humanité : Caïn tue Abel, et les antagonismes Isaac-Ismaël et Jacob-Esaü se prolongent dans la continuité de notre destin.

Peut-être cette tentation, qui trouve son pendant dans divers récits mythologiques (Romulus et Rémus, Osiris et Isis…), a-t-elle trouvé son summum, en même temps que son atténuation, dans la vente de Joseph par ses frères.

Et plus tard, lorsque se rencontreront Moïse et Aaron, cette tentation s’effacera devant l’affirmation, maintes fois démentie depuis lors, hélas, d’un véritable amour fraternel : « Qu’il est bon et agréable que des frères habitent unis ensemble ! » (Psaumes 133, 1).