Citation:
J'ai 2 questions (qui n'ont rien à voir l'une avec l'autre):
Dans ce cas il faut ouvrir deux fils distincts, sans quoi, si on mêle les sujets, on ne s’y retrouvera jamais.
De plus, séparer les questions permet d’y répondre plus en détail, s’il fallait répondre de manière détaillée à deux questions, ça prendrait trop de temps.
A l’avenir, merci de séparer autant que faire se peut vos questions.
Je vous réponds rapidement tout de même.
Citation:
1- ayant remarqué que le mot safek (doute) et le mot sipouk (satisfaction) ont la même racine en hébreu (spk) je me suis dis qu'il existe forcément un lien entre les 2 mais je n'en vois pas. Y en a-t-il un ? Si oui, lequel ?
Tout d’abord, voyez ce que j’ai écrit ici:
https://www.techouvot.com/viewtopic.php?p=59750
(j’y démontre qu’il peut parfaitement y avoir deux mots totalement différents ayant une racine identique).
Ensuite, dans votre cas précis, il me semble que le mot Safek dans le sens de « doute » n’est pas en hébreu mais en araméen (ou dérivé de l’arabe selon
Kohut dans
Aroukh Hashalem VI, p.107).
En hébreu (biblique), cette racine est (toujours) liée au Sipouk, mais elle n’apparait pas dans la Bible (il me semble) dans l’acception de « doute », qui est un mot utilisé par ‘Hazal dans la Mishna et la Gmara et les Midrashim.
La notion de doute se dit dans le langage biblique « Talouy », comme dans
Dvarim (28,66) והיו חייך תלואים (cf.
Tishbi sv. Safek 1) comme l’expression rabbinique « Asham Talouy » très présente dans la
Mishna de massekhet Kreitot (et autres).
Dès lors, il n'y a plus lieu de se croire tenu de trouver un lien entre ces deux mots.
Citation:
2- est-il intéressant de lire des livre de makhachava du moyen-âge écrits à l'origine en arabe (Moré névoukhim, Kuzari…) en français dans l'édition Verdier, où est-ce preferable de les lire en hébreu sachant que dans les 2 cas il ne s'agit pas du texte original ?
Si la traduction est l’œuvre d’un Talmid ‘Hakham, elle représente un atout par rapport à une traduction produite par un Am Haarets.
Toutefois, il arrive aussi que le Am Haarets soit un meilleur linguiste ou plus précis dans ses traductions, c’est pourquoi je suggèrerais d’utiliser les deux en parallèle.
Les traductions Verdier ne sont pas garanties « Talmid ‘Hakham », mais pour les deux titres que vous indiquez (Moré Nevoukhim et Kouzari), elles sont spécialement bonnes.
Le
Kouzari a été traduit (depuis l’arabe) par le
grand-rabbin Charles Touati qui était très savant et très précis. Ce n’était pas un Talmid ‘Hakham (dans le sens classique du terme), mais il était Yeré Shamayim et très érudit et ses travaux sont généralement de très grande qualité. Son
Kouzari est donc fiable et sa traduction est plus juste et fidèle que la traduction classique de
R. Yehouda Ibn Tibbon.
Quant au
Moré Nevoukhim (Guide des égarés), il a été traduit par
Salomon Munk, très grand savant, linguiste, orientaliste du XIXème siècle. Les éditions Verdier ont repris la traduction du
Guide des égarés en trois tomes aux éditions Maisonneuve et Larose, mais sans les notes de bas de page.
Il est difficile de mieux se débrouiller que
Munk en langues sémitiques, mais il n’était pas Talmid ‘Hakham ni particulièrement Yeré Shamayim.
Il existe des traductions hébraïques parfaitement fiables, comme celle de
Rav Kafi’h. Si son expression peut parfois paraitre un peu énigmatique, il sera recommandé de s’aider de la traduction de
Munk.