1. Voici comment Rachi interprète le verset de Bamidbar 22, 7 au nom du Midrach Tan‘houma :
Des sortilèges dans leur main : Toutes sortes de sortilèges, afin qu’il ne dise pas : « Je n’ai pas emporté mes outils ! » Autre explication : Les anciens de Midyan disposaient d’un moyen magique leur permettant de dire : « S’il nous accompagne dès la première fois, c’est qu’il est vraiment doué [du sens prophétique]. Mais s’il nous éconduit, c’est qu’il ne sert à rien. » Voilà pourquoi, lorsqu’il leur a dit : « Passez la nuit ici ! » (verset 8), ils se sont dit : « Il n’y a rien à espérer de lui. » et ils l’ont quitté et sont rentrés chez eux. Il est en effet écrit : « … les princes de Moav demeurèrent avec Bil‘am » (verset 8), tandis que les anciens de Midyan s’en étaient allés.
2. L’expression « œil de la terre », selon le commentaire Ha‘émeq davar (Bamidbar 22, 5) comporte une idée de complétude, comme dans Chemoth 10, 5 où il est écrit que les sauterelles couvriront « l’œil de la terre, et l’on ne pourra voir la terre ». Cela pourrait signifier que même Si’hone et ‘Og, les super-puissances de l’époque, seront écrasés par la masse imposante des enfants d’Israël.
3. Ce que veut dire ici Rachi, au nom du Midrach Tan‘houma, c’est que l’esprit saint ne reposait sur Bil‘am que la nuit, tout comme chez tous les autres prophètes appartenant aux peuples du monde. Il en a été de même pour Lavan, comme il est écrit : « Eloqim vint vers Lavan l’Araméen dans un rêve de la nuit… » (Berèchith 31, 24), comme un homme qui va rejoindre sa concubine en cachette. Il n’y a rien là de grossier envers Hachem, s’agissant ici de Son comportement envers les prophètes païens.