Lorsque Moïse s’approcha du buisson ardent, Hachem l’avertit : « Ote tes sandales de sur tes pieds, car l’endroit sur lequel tu te tiens est un sol de sainteté ! » (Chemoth 3, 5).
De même, le chef de l’armée de Hachem donna ordre à Josué : « Ote ta sandale de ton pied, car le lieu sur lequel tu te tiens est saint ! » (Josué 5, 15).
Faut-il en conclure que notre présence dans un lieu saint doive être précédée d’un déchaussement, et donc qu’il faille nous défaire de nos chaussures en entrant dans une synagogue ?
Il est vrai que, dans le Sanctuaire, les pieds des kohanim devaient se trouver à même le sol, faute de quoi leurs offrandes n’étaient pas valables (Zeva‘him 15b et 24a). Il est vrai également que les kohanim, de nos jours encore, doivent se déchausser avant de prononcer la bénédiction sacerdotale (Sota 40a ; Choul‘han ‘aroukh Ora‘h ‘hayyim 128, 5).
Mais qu’en est-il du fidèle lorsqu’il entre dans une synagogue ?
Selon la Michna (Berakhoth 9, 5), « on ne doit pas pénétrer sur le mont du Temple avec son bâton, ses chaussures et sa bourse ».
Rambam décide cependant qu’il est permis d’entrer dans une synagogue « avec son bâton, ses chaussures et sa bourse » (Hilkhoth Tefila 11, 10), considérant ainsi que la sainteté de ce lieu ne pouvait pas égaler celle du sanctuaire.
A noter que cette permission a acquis force de loi dans toutes les synagogues, à l’exception de certaines qui ont été construites en pays musulmans. Dans ces pays, et conformément à une responsa du Rachbach (Rabbi Chelomo ben Chim‘on Duran – 15ème siècle), on recommandait aux fidèles de se déchausser à l’instar de ceux qui pénètrent dans une mosquée.