Citation:
Du fait que le repas de pourim doit se faire à une heure avancer, est il envisageable de faire un repas halavi ou on ne remplit pas la mitsva du michte sans viande, comme pour les autres repas de Yom Tov ?
L’obligation de consommer de la viande lors du Mishté n’apparait pas dans le Talmud, le
Maguen Avraham (§696, sk.15) se pose la question, mais le
Rambam (Hil. Meguila §II, 15) écrit qu’il faut manger de la viande et est suivi en cela par la majorité des décisionnaires, comme le
Mor Ouktsia (§695).
Il est étonnant que le
Maguen Avraham semble avoir momentanément oublié ce
Rambam pour qui il faut manger de la viande ce jour-là.
Et c’est une déduction qui semblait s’imposer aussi des mots du
Shoul’han Aroukh (O’’H §696, 7).
Pourtant d’autres A’haronim se sont posé la question comme le
Maguen Avraham, c’est le cas du
Nimoukei Ora’h ‘Haim (§595, sk.2) à qui ses élèves ont rappelé le Rambam et il s’est étonné que ce texte ait échappé au Maguen Avraham.
Certains A’haronim, comme le
‘Hatam Sofer (‘Houlin 83a), le
Mor Ouktsia (§695) et le
Nimoukei Ora’h ‘Haim (§595, sk.2) apportent une preuve à partir de la Gmara
Baba Metsia (daf 78) qui parle « des veaux » que l’on mange à Pourim.
Ils en déduisent qu’il y a obligation de manger de la viande et qu’on ne pourra pas non plus se contenter de volaille.
Cette preuve n’est pas particulièrement convaincante, on peut dire qu’ils avaient cette habitude sans qu’elle ne soit basée sur une obligation.
D’ailleurs, sans dire cela, il en résulterait une obligation de manger du veau (et pas seulement « de la viande »).
Toujours est-il que les Poskim suivent naturellement le
Rambam et parlent d’obligation de manger de la viande comme à Yom Tov (et pas seulement de la volaille), Cf.
Nitei Gavriel (§71, 3) et Piskei Tshouvot (§695, 2).
Toutefois, étant donné que l’origine de l’obligation viendrait du terme Sim’ha (dans Yemei Mishté Vessim’ha), duquel nous dirons qu’il implique la consommation de viande (en vertu de אין שמחה אלא בבשר ויין ), il est évident que celui pour qui ce n’est pas un plaisir de manger de la viande, par exemple car il n’en aime pas le goût, ou bien parce qu’il ne se sent pas bien et cette consommation serait de nature à le faire souffrir, bien sûr, il ne faudra PAS se forcer à manger de la viande.
Le bon sens l’indique, mais comme je sais que certains en sont dépourvus, ou qu’ils estiment qu’il n’a pas à interférer dans la Halakha, j’indiquerais d’emblée que l’idée se trouve déjà écrite dans le
Maharsha (Nedarim 49b sv Ela) et dans le
Shaagat Arié (§65).