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Mordekhai ou Mordekhi

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Rafa2007
Messages: 45
Bonjour Rav

J'ai entendu que vous en parliez rapidement, mais quel est le nom de ce Richon: Mordekhai ou Mordekhi ? Quelle est la logique à ce que ça soit Mordekhi ?

Merci beaucoup.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6700
Citation:
J'ai entendu que vous en parliez rapidement, mais quel est le nom de ce Richon: Mordekhai ou Mordekhi ? Quelle est la logique à ce que ça soit Mordekhi ?


Il s’appelait Rabbi Mordekhaï ben Hillel, c’était un Rishon, rabbin de Nuremberg, élève du Maharam de Rothenburg et de Rabénou Pérets, il était gendre de Rabbi Ye’hiel de Paris (marié à sa fille Zelda) et beau-frère du Hagahot Maïmoniot et aussi du Smak.

Né vers le milieu du XIIIème siècle, il a été assassiné, lui, sa femme et leurs cinq enfants, en 1298, à Nuremberg, dans le cadre des pogromes de Rintfleisch (ou selon certaines sources, il se serait suicidé, lui et toute sa famille, en vue d’échapper à leurs bourreaux et à la conversion forcée au christianisme).

[Ce Rintfleisch était un de ces trop nombreux terroristes assassins du moyen-âge au nom de Jésus. Il est passé de ville en ville et a décimé et assassiné plus de 120 communautés juives d’Europe, sans raison, avec l’aide des foules chrétiennes fanatisées et avides de butin juif.]

Son prénom est bien Mordekhaï, si les Sfaradim l’appellent « le Mordekhi », c’est en référence à son livre (que les ashkenazim appellent quant à eux le Mordekhaï).
Je pense que les Sfaradim ont raison, parler de son livre en disant « le Mordekhi » signifie « le livre de Mordekhaï », comme on dit aussi « le Ashéri » pour parler du livre du Rosh, rabénou Asher. (Ashéri = celui de Asher. Mordekhi = celui de Mordekhaï).
Alors qu’appeler son livre « le Mordekhaï » est plutôt étrange.
[Comme ça l'est aussi lorsque certains disent "le Be'hayei". On en trouve aussi qui disent "le Luzzatto", mais c'est déjà le nom de famille, c'est comme la majorité des gens qui disent "le Abrabanel" sans y voir de problème. A plus forte raison lorsque le "nom de famille" est celui de la ville, comme pour "le Sforno", "le Bartenora/Bertinoro"...].

Il n’est pas exclu que l’erreur des ashkenazim vienne de leur prononciation qui ne permettait pas trop de distinguer Mordekhaï de Mordekhi, dans les deux cas c’était prononcé « Mordkhé ».
Ainsi, même si ce livre était initialement appelé « le Mordekhi », les générations ultérieures n’en saisissant pas le sens et entendant le même son, ont cru qu’il était appelé « le Mordekhaï ».
Torat aemet
Messages: 3
Chavoua tov Rav,

Je profite de ce message pour vous remercier sincèrement pour toutes les responsa que vous écrivez. Je le répète et le redis : vous êtes un exemple pour beaucoup, et nous avons la chance en France de découvrir ce qu’est un véritable Talmid Hakham.

Cela dit, en lisant votre propos : (« Ou, selon certaines sources, il se serait suicidé, lui et toute sa famille, pour échapper à leurs bourreaux et à la conversion forcée au christianisme »), je dois avouer que je suis un peu perplexe. Si cela était vraiment le cas, comment pouvons-nous étudier ce livre ? Nous savons très bien que le suicide est formellement interdit au point que l’on enseigne que ceux qui se suicident ne se relèveront pas lors de Techiyat Hameitim.

Le seul suicide mentionné dans la Torah est celui du roi Shaoul, et même là, il fait l’objet d’une discussion : certains disent qu’il a été permis, car il s’agissait d’éviter une humiliation de la royauté d’Israël.

Cela me fait également penser à Shimshon. Comment est-il possible que l’on raconte et glorifie son histoire alors que lui aussi s’est suicidé ?

Encore merci .
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6700
Citation:
Je profite de ce message pour vous remercier sincèrement pour toutes les responsa que vous écrivez. Je le répète et le redis : vous êtes un exemple pour beaucoup, et nous avons la chance en France de découvrir ce qu’est un véritable Talmid Hakham.
Cela dit, en lisant votre propos : (« Ou, selon certaines sources, il se serait suicidé, lui et toute sa famille, pour échapper à leurs bourreaux et à la conversion forcée au christianisme »), je dois avouer que je suis un peu perplexe. Si cela était vraiment le cas, comment pouvons-nous étudier ce livre ? Nous savons très bien que le suicide est formellement interdit au point que l’on enseigne que ceux qui se suicident ne se relèveront pas lors de Techiyat Hameitim.
Le seul suicide mentionné dans la Torah est celui du roi Shaoul, et même là, il fait l’objet d’une discussion : certains disent qu’il a été permis, car il s’agissait d’éviter une humiliation de la royauté d’Israël.
Cela me fait également penser à Shimshon. Comment est-il possible que l’on raconte et glorifie son histoire alors que lui aussi s’est suicidé ?


L’idée est que si c’est pour éviter de faire Avoda Zara, c’est différent.
Il y a malheureusement un nombre incalculable de juifs qui ont dû passer par là, à différentes époques, mais essentiellement au Moyen-Âge.

Quant aux suicides de Shaoul et similaires, je vous renvoie vers mon cours ici : https://www.centre-alef.fr/6130/
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